Désir de film

Ce documentaire est né d’une expérience personnelle autour d’un sujet sensible : l’habitat. À l’origine de ce documentaire se trouve un fort ressenti personnel. Dans notre projet familial de changement d’habitat pour nous engager dans un habitat participatif, j’assiste, tout comme les 14 autres foyers, à la déroute de sa mise en œuvre. Quantité d’obstacles à son bon déroulement s’accumulait, les délais de réalisation s’allongeaient et épuisaient les futurs habitants.

C’est à ce moment-là que j’ai décidé de prendre la caméra. Je voulais transformer mon agacement en action positive : j’avais l’intuition que nous étions en train de vivre quelque chose d’important et qu’il fallait garder une trace filmique de ce processus de construction collective.

Face à cette adversité, le groupe s’organiserait. J’observais le retrait de l’individualisme au profit de l’intelligence collective. Sur un sujet aussi sensible et inégalitaire que la propriété foncière, sur un sujet aussi clivant et passionné que l’habitat, le collectif prenait le dessus.

En voyant le groupe s’organiser pour défendre leur projet d’habitat participatif, une question émergeait progressivement : comment un groupe arrive à mener la concrétisation de ses idéaux face aux réalités économiques et politiques ? Face aux institutions et aux corporatismes, quelles possibilités s’offriraient aux futurs habitants pour peser dans la balance décisionnelle ?

Mon idée de relater cette expérience est apparu comme une évidence : un documentaire immersif au cœur d’un groupe de personnes qui doit trouver les clefs de la réussite et du compromis, avec en filigrane la possibilité peut-être, de réconcilier l’individu avec le collectif. En racontant ce parcours imprévisible et semé d’embûches, Terrasse commune est l’occasion d’expérimenter une leçon de vie et d’organisation citoyenne… Un test de démocratie participative pour le « mieux vivre ensemble ».