Réflexion de l’auteur autour de l’habitat participatif :
Je suis persuadé qu’il y a une place à prendre dans le débat public sur les enjeux sociétaux liés à l’habitat, la propriété et l’individualisme. L’habitat a un rôle évident dans l’élaboration d’une paix sociale : la volonté, seule, d’un individu à s’ouvrir aux autres, ne suffit pas ! Une des clés passe par l’architecture qui doit être mieux pensée, mieux adaptée, plus équitable.
Questionner le vivre ensemble c’est avant tout penser l’architecture à l’échelle d’une ville, d’un quartier, d’un immeuble, en impliquant les différents acteurs, tous en même temps : élus, architectes, urbanistes, promoteurs et habitants.
Parmi les questionnements qui occupent notre société, l’habitat participatif présente des solutions. Il permet à des groupes d’habitants de créer et gérer collectivement leur habitation en articulant espaces privatifs et espaces partagés. Il facilite de fait la rencontre et l’échange entre voisins, laissant ressurgir des vertus malmenées : solidarité, convivialité, soutien intergénérationnel… Avec une intention commune simple et de bon sens : mieux vivre les uns à côté des autres !
L’habitat participatif en quelques mots…
Comment l’habitat peut contribuer à une meilleure cohésion sociale ? Comment l’habitat peut inventer ou suggérer de nouvelles façons de vivre les uns avec des autres ?
En ville comme à la campagne, une nouvelle forme d’habitat tente de répondre à ces questions,l’habitat participatif. Il permet à des groupes d’habitants de concevoir, créer et gérer collectivement leur habitation en faisant coexister les espaces privatifs de leurs logements avec des espaces partagés : buanderie, chambre d’amis, jardin, salle commune… Chaque groupe s’appuie sur des valeurs et des aspirations partagées parmi lesquelles figurent le plus souvent l’écologie, la solidarité, la convivialité, l’ouverture sur l’extérieur. Si les villes affichent leur volonté d’en développer de plus en plus et si les reportages ou magazines TV fleurissent pour en parler, le phénomène n’est pourtant pas nouveau. Outre Rhin ou simplement à l’Est de la France, les habitats participatifs ont toujours trouvé une large place dans les aménagements de territoires. En 2010, les premières rencontres nationales autour du sujet se sont déroulées à Strasbourg et ont permis de mettre en lumière des initiatives d’habitants qui dataient de l’après-guerre et qui perdurent aujourd’hui encore.
Mais derrière cette appellation d’habitat participatif, existent une grande variété de projets : D’un simple lotissement avec jardin collectif à l’immeuble communautaire, l’habitat participatif est protéiforme. Même sa structure juridique revêt des allures diverses : auto-promotion, coopératives d’habitants, gestions de biens en SCI…
Et à chaque fois demeure un socle commun de valeurs pour servir une finalité assez simple : Mieux vivre ensemble.